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Comprendre l enfant qui tape !

Taper, mordre, griffer sont des comportements que les bébés/jeunes enfants peuvent adopter face à différentes situations qu’ils rencontrent tout au long d’une journée : être sur-stimuler, ressentir un trop plein émotionnel, vivre une frustration intense, ressentir une profonde injustice,… peuvent amener les jeunes enfants à exploser et décharger la saturation accumulée au sein de leurs cerveaux.

Face à ces actes, nous pouvons nous sentir totalement démunis, ne sachant pas comment agir afin d’accompagner le petit enfant et de l’aider à gérer ses émotions qui le chamboule.

C est ce qu il se passe chez nous en ce moment ava me tape, tape son frère et je ne sais plus quel comportement adapter, c est pourquoi j ai fait appel à anais du site développement et accompagnement pour écrire cet article.

Souvent il m arrive de perdre patience et de crier en retour. Ce sentiment d’impuissance me bouleverse et me sentir démuni face à mes jeunes enfants est véritablement stressant.

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Les conseils d anais Diplômée en auxiliaire de l’enfance, accompagnante parentale et familiale et formée en art thérapie :


Tout d’abord, il est utile de préciser que les bébé/jeunes enfants ne possèdent pas encore toute les ressources nécessaires face aux tempêtes émotionnelles qu’ils peuvent traverser. Ils ne savent pas comment faire pour s’en sortir. Ils sont envahis par ce qu’ils vivent et c’est à ce moment là que notre rôle de parent est de les guider et leur donner des outils qui leur permettront d’apprendre à accompagner ce qu’ils vivent.

Ils explosent, hurlent, déchargent tout ce qu’ils ressentent. Face à cette expression, ils ont absolument besoin de notre présence pour les aider à comprendre ce qu’il se passe pour s’apaiser.

En leur offrant des outils afin qu’ils puissent réguler leur tempête émotionnelle, nous leur permettons de petit à petit exprimer ce qu’ils ressentent sans retourner leur colère contre eux-mêmes, sans blesser, casser,…

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Le premier pas à faire est de ne pas étiqueter l’enfant « d’agressif » car cela l’enferme dans une case et un cercle vicieux se crée.

Il est important de bien dissocier un comportement de sa personnalité. Ce n’est pas son être qui est agressif mais bien son geste, son acte. Cela nous permet de prendre du recul face à la situation.


Face à un événement qui s’est produit, demandons-nous ce qui aurait pu provoquer cet acte ? Que s’est-il passé ? Est-ce de la fatigue ? Est-ce de la frustration face à un besoin non comblé ? Est-ce de la faim ? Comment est son environnement ? Se sent-il en sécurité ? Son réservoir d’affection est-il suffisamment rempli ?… Trouver la source du déclencheur et essayer d’agir sur celle-ci permettra à la situation de s’apaiser et que chacun puisse retrouver sa sérénité.

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Comment pouvons-nous agir face à une situation d’agressivité de la part d’un enfant ?


Je précise que chaque enfant est différent. Certains enfants auront besoin d’être contenus pour se détendre, d’autres auront besoin de se défouler physiquement ou d’autres auront besoin d’un câlin, d’un massage.
Il n’y a pas de solutions toutes faites, seulement des pistes à explorer, à tâter pour encore mieux connaître son enfant.

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  • Lorsque l’enfant est envahi par ses émotions et vit une colère intense (il hurle, jette ses jouets, tape, mord,…), il est important de rester présent (dans la même pièce) et calme (si on a besoin de prendre 10 secondes pour souffler, faisons-le).
  • Durant la colère, l’enfant ne nous entends pas, essayer de le raisonner est souvent inutile car l’émotion a pris le pas sur la raison.
  • En revanche, des câlins, une caresse, un regard tendre pourrait lui permettre de petit à petit retrouver son calme. Les jeunes enfants manquent de mots pour dire ce qu’ils ressentent, pour exprimer leurs émotions. Le langage est en pleine formation et ils ne parviennent pas encore à l’utiliser quand ils sont submergés par une tempête émotionnelle (qui peut être à l’origine de gestes agressifs).

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  • Pour les jeunes enfants, la langue des signes peut également constituer un superbe outil de dialogue car leur intelligence est d’abord sensori-motrice (c’est-à-dire qu’elle passe par le corps et les sens).
  • En revanche, nous pouvons verbaliser à l’enfant ce qu’il se passe car quand nous mettons des mots sur une émotion, l’enfant développe tout un langage émotionnel et cela apaise son cerveau.
    C’est notre attitude sereine, à l’écoute et empathique qui permet à notre enfant de s’apaiser, de se sentir compris et reconnu.
  • La colère est une émotion qui est importante à prendre en compte et à écouter. Il y a un besoin sous- jacent qui n’est pas comblé et il est important d’arriver à en comprendre le message (a-t’il faim, soif, fatigué, besoin d’être changé, de plus d’autonomie pour exprimer ses choix, d’affection, de câlin, d’être porté ou encore est-ce que son alimentation est bien équilibrée ? pas trop de sucres, d’additifs ?). La colère nous dit « je dis stop car je ne me sens pas respecté. Je ressens alors le besoin de m’affirmer et de dire JE SUIS LA ». Souvent, un câlin permet à l’enfant de se détendre car la production d’ocytocine permet au corps de s’apaiser. L’amour est notre combustible. C’est ce qui nous fait avancer.
  • Lorsque l’enfant produit un geste agressif (pousser, mordre, tirer les cheveux,…), nous pouvons l’arrêter avec douceur sans en rajouter tout en lui expliquant posément et avec des mots simples les conséquences de son comportement.
  • Nous pouvons également lui demander « qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu as une idée de ce qui le fait pleurer ? Comment peux-tu réparer cela ? »,… Cela l’amène à développer son empathie et à petit à petit faire le lien de cause à effet.
  • Il est important de permettre à l’enfant de réparer son geste plutôt que de le punir ou l’isoler. En réparant, l’enfant apprend petit à petit à mesurer les conséquences d’un acte.
  • Montrer comment faire différemment à l’enfant est l’un des outils que nous pouvons lui apporter. En effet, « Lâcher » est un geste que notre enfant a appris mais qu’il peut oublier de réaliser sous l’effet du stress comme lorsqu’une situation prend de l’ampleur. Lorsque nous crions afin qu’il lâche la mèche de cheveux, cela sécrète du stress qui paralyse en quelque sorte son mouvement. Il a alors besoin de nous pour l’aider avec douceur, en lui ouvrant délicatement la main.
  • Dire « STOP » plutôt que non. En effet, stop est un verbe d’action qui nous permet d’agir et de réagir. Nous allons le dire avec les yeux grands ouverts et les sourcils relevés. Un stop permet à l’enfant d’arrêter son action, cela éveille ses sens. Alors que le « non » est un concept plutôt abstrait.
  • Quand on dit « tu es méchant, c’est moche de pleurer, tu n’es pas beau quand tu fais ça,… » ; le dévaloriser lui fait perdre confiance en lui et en ses compétences. Au contraire, nous avons tous besoin de renforcements positifs. Dire à l’enfant que nous leur faisons confiance et qu’ils vont y arriver leur permettent d’ajouter des briques au mur de l’estime de soi.
  • Dire à l’enfant « réfléchis à ce que tu viens de faire » est incompréhensible pour lui. En effet, avant 5-6 ans, l’enfant ne peut prendre de recul sur ce qu’il vient de se passer, il ne peut analyser son comportement seul.
  • Crier, punir, menacer, violenter,… sont autant d’attitudes qui favorisent l’agressivité des enfants car il pense que la violence est acceptée puisqu’on en utilise envers lui pour qu’il cesse d’être violent.
  • L’enfant n’a pas l’objectif de faire mal, de blesser. Il n’est pas « mauvais ». Au contraire, il n’a pas encore la capacité neuronale de faire le lien entre un acte et la douleur que cela peut produire à l’instant T.  C’est par l’expérimentation qu’il va petit à petit se rendre compte que ses gestes ont des répercutions sur son environnement et que le lien de cause à effet va se développer.
  • Jouer, lire, parler, mettre en scène, imiter, sont autant d’outils qui permettent à l’enfant de petit à petit écouter et comprendre ce qu’il ressent tout en remplaçant des gestes agressifs par d’autres ressources. En dehors des moments de colère, de frustration, nous pouvons les amener à développer leurs habilités émotionnelles et sociales en leur demandant ce qu’ils pensent d’une situation, s’ils ont des idées pour l’améliorer, comment eux se sentent-ils,…
  • On peut souvent remarquer que les enfants ne sont pas toujours très tendres les uns envers les autres. Tout cela se fait sans méchanceté, la motricité fine est en pleine construction et lorsque l’un se sent envahi par l’autre, n’ayant pas encore les mots pour s’exprimer correctement, l’enfant peut bousculer, passer sur le copain… Face à cela, nous pouvons les sensibiliser petit à petit par le jeu ; par exemple : « Oh regarde la chèvre est tombée car le lion l’a bousculé. La chèvre a très mal à sa patte… si on allait la réconforter et voir comment le lion pourrait réparer son geste ? Tu as une idée ? Il pourrait la contourner, lui demander si elle peut se reculer pour qu’il passe,… ».

Et au sein d’une fratrie ?
Les fratries sont d’excellents moyens afin de permettre à nos enfants d’apprendre à vivre en groupe et à se socialiser.

  • Faire une proposition simple peut résoudre un conflit comme aller prendre l’air, s’accorder un peu de temps chacun de son côté,…
  • Encourager nos enfants, les valoriser et leur donner confiance en leur compétence sans les comparer : souligner le fait que nous avons confiance en eux et qu’ils vont résoudre leur conflit tout en restant auprès d’eux le temps qu’ils réfléchissent.
  • Permettre aux enfants qu’ils respectent le territoire de chacun : « Sacha a l’air très vexé que comptes-tu faire pour qu’il se sente mieux ? »
  • Inonder nos enfants d’affection afin de remplir leur réservoir d’amour par des bisous, câlins, moment privilégiés, massages, histoire,…
  • Prendre du recul, souffler car parfois en tant que parents nous pouvons nous sentir déstabiliser face aux disputes. Cela nous permet de retrouver notre calme et d’expliquer ce que nous observons. Car parfois, le simple fait de relater les faits, permet aux enfants de se calmer en écoutant et reformulant. « Toi tu veux jouer aux voiture et toi au foot. Qu’est-ce que vous allez faire ? ».
  • Privilégier les solutions « gagnant – gagnant » : en utilisant la médiation et la négociation, cette solution permet de prendre en compte le besoin de chacun et d’y répondre au mieux : « De quoi as- tu besoin ? Et toi ? Tu as une idée de ce qu’on pourrait faire ? »

Merci à Anais pour cette aide précieuse. Je vous invite à découvrir son site qui propose un accompagnement personnalisé afin de découvrir les forces que chacune d entre nous possédons. Anais met en place des stratégies respectant votre système de valeurs afin de faire face aux situations quotidiennes en vous proposant différentes formules suivant vos besoins.

 

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